Ted Lindsay, joueur emblématique de la NHL des années 1960 est décédé aujourd’hui à 94 ans, « Old Scarface » c’est plus de 20 saisons NHL entre 1944 et 1965 partagées entre Detroit et les Blackhawks de Chicago et 4 titres mais aussi et surtout une impression indélébile de force laissée dans la ligue aussi bien sur la patinoire que dans les coulisses.
Surnommé sur la glace « Terrible Ted » ou « Old Scarface« , Ted Lindsay porte sur lui les stigmates découlant de son jeu toujours dur sur l’homme et parfois à la limite de la légalité. Des cicatrices, bosses et rides qui lui donnait aujourd’hui un air de vieux combattant. Gladiateur de cette époque où tout ou presque était permis sur la glace, Lindsay dénombrait fièrement ses quelques 600 points de suture reçus au cours de sa carrière de Hall of Famer. Son médecin de l’époque confiait d’ailleurs que « Ted a un visage que seul une « hockey mum » peut aimer ».
Son approche du hockey était simple : « je haïssais chacun de mes adversaires et ils me haïssaient tout autant, c’est comme ça que le hockey devrait être joué. » Pourtant en dehors des patinoires, Lindsay était réputé généreux, patient, et même tendre, apparaissant pour n’importe quel œuvre de charité du Michigan et fondateur d’une association pour soutenir la recherche contre l’autisme, il n’a jamais laissé la célébrité lui monter à la tête .
Joueur aussi arrogant que talentueux, avec un style inhabituel dans cette NHL post-seconde guerre mondiale et une mentalité révolutionnaire qui a poussé le joueur a sans cesse défier les traditions établies, osant défier ses adversaires au combat, provoquer les arbitres, frapper les spectateurs trop belliqueux et même affronter son entraîneur, le légendaire Jack Adams. L’entraîneur qui régnait en tyran sur les Detroit Red Wings était craint non seulement de tous ses joueurs, mais même de la ligue entière. il fut aussi le fondateur du syndicat des joueurs à la fin des années 1950 invoquant la Loi Anti Trust contre les propriétaires des franchises médusés. En effet, Lindsay représentait tout ce que les propriétaires d’équipes détestaient dans un joueur de hockey : arrogance, irrévérence et manque de respect. Il fut d’ailleurs échangé a Chicago pour le punir d’avoir mené les revendications des joueurs par le propriétaire des Red Wings.
« Quand je l’ai fait, la NHL était une dictature. Je voulais juste nous donner une voix. Nous n’avions aucune voix » répondait après coup Lindsay.
Avec un gabarit de Lilliputien (176 cm 74 kg) pour les critères de l’époque, il n’était pas rare que ses adversaires se demandent comment un si petit homme arrive à terroriser la ligue soir après soir, Lindsay leur répondait « quand je mets mes patins je fais 2 mètres« . Joueur vicelard, tous les coups de coude et de genoux faisaient partie de son arsenal tandis que sa crosse lui servait autant d’épée qu’à marquer des buts.

Décrit dans les journaux de l’époque comme « un éclair de fureur froide et sanglante » ou « un croisement entre Al Capone et Jack l’Éventreur » son cerveau extraordinaire en plus d’un énorme talent ont fait de Ted Lindsay l’un des joueurs les plus iconiques et controversés des seventies, et même de toute l’histoire de la NHL.
A l’aile gauche de la « Production Line » dont il était le capitaine ,une des équipe les plus révérées de la Motown, Ted Lindsay était avec Sid Abel et Gordie Howe l’un des trio les plus doué de la ligue qu’ils tourmentèrent de 1947 a 1952
Au cours de la saison 1949-1950, Lindsay, Abel et Howe ont terminé 1-2-3 au classement des meilleurs pointeurs, et les Wings ont remporté leur première Coupe de la décennie. Avec une alchimie parfaite, les trois attaquants permutaient sans cesse sur le front de l’attaque si bien que leurs postes n’étaient plus définis.
1068 matchs 851 points, dont 379 buts, avec son numéro 7 retiré par les Detroit Red Wings, Intronisé au Hall of Fame en 1966 et élu parmi les 100 meilleurs joueurs de l’histoire de la ligue, Ted Lindsay est véritablement une légende du sport qu’il a su faire évoluer aussi bien sur et en-dehors de la glace et presque à lui seul une image d’Épinal du hockey des années 1960