Les 5 leçons des Championnats du monde de Hockey

Ce championnat du monde 2019 affichait bien des promesses. Entre l’armada Russe bien décidée a ramener les lauriers mondiaux à la mère patrie, le Canada et les Etats-Unis, les slovaques à domicile, les allemands qui doivent justifier leur place de vice-champion olympique et les Français qui ont l’obligation de se maintenir malgré l’absence de nombreux cadres, les enjeux ne manquaient pas pour cette édition. L’Oeil du Pygargue revient sur la compétition et vous présente les 5 enseignements qu’il en a tirer.

5 / Il ne faut pas réduire le nombre de participants aux championnats du monde

On le sait, la phase de poule des championnats du monde a deux visages. D’un côté les matchs pour le maintien entre les équipes hors du Top 9 mondial et ceux entre le Top 9 pour arracher l’une des 8 places qualificatives, et de l’autre, les démonstrations quand les équipes les plus fortes rencontrent les candidats à la relégation.

En effet on peut se dire que le tournoi a été long pour les joueurs et les supporters de l’Italie, de l’Autriche ou encore de la Grande Bretagne. Ces 3 équipes ont encaissé la bagatelle de 129 buts pour en inscrire que 23.

Oui mais voilà l’émotion des joueurs anglais et de leurs supporters, venus nombreux pour peupler l’arène de Kosice, après leur maintien historique en prolongation face à la France après avoir été menés 3 buts à 0, prouve que le sort des petites nations peut aussi donner des histoires intéressantes.

4 / La formation finlandaise va bien merci pour elle.

Quand sur le papier, une nation comme la Finlande, amène en Slovaquie une équipe dépourvue de tout titulaire en NHL et même en KHL, on peut se dire que le tournoi va être compliqué pour les lions finlandais. Ce fut tout le contraire, si la Finlande est désormais réputée comme la plus grande pépinière de talents en Europe, en ayant envoyer tous les Barkov, Aho, Tereuvainen, Saros, Laine, Kotkaniemi, et autres Heiskanen jouer les leaders en NHL. C’est avant tout une identité de jeu qui a été implantée dans le pays, effort, sacrifice et discipline. Grâce à cela, sans aucune stars, les finlandais ont réussis à renverser la Russie sur le plus petit des score (1-0) puis le Canada pour finalement décrocher l’Or mondial.

Ce n’est pas un hasard, s’il faut remonter avant la chute du rideau de fer pour voir un capitaine n’ayant jamais foulé la glace de NHL soulever la coupe. Et la relève sacrée cette année également en U18 et en U20 est déjà là, la Lejionat a encore de beaux jours devant elle.

3 / La France a perdu son instinct de survie et l’a payé cher

Pour une fois, certains cadres de l’équipe de France n’ont pas fait le voyage pour défendre la place des tricolores dans l’élite mondiale. Cependant sans les Da Costa ou encore Antoine Roussel et Pi-Ed Bellemare, on pouvait quand même croire pouvoir s’en sortir en héritant du promu anglais qui s’est fait étripé tout au long de la compétition.

Le problème, c’est que nous ne furent jamais capable de faire preuve de réalisme. Avec des points loupés dès la première journée aux tirs au but contre le Danemark, la France a dû attendre la dernière journée pour faire face a son destin. Et c’est peu dire que le Crunch sur glace à mal tourné. Après avoir mené 3-0 à la mi-match, tout s’est écroulé et les bleus se sont mis à gaspiller et à trembler au fur et a mesure que l’ennemi british se rapprochait. Finalement rejointe, elle fut poignardée en prolongation. Et c’est ainsi que la France fera un tour par l’étage inférieur pendant 1 an. Une chute inédite depuis 11 ans, une décennie dans l’élite qui a finit par s’arrêter mais ne faut-il pas toucher le fond pour remonter ?

2/ Jack Hugues et Kaapo Kakko sont des monstres en approche

La draft NHL est toujours l’affaire de spéculations sur le potentiel de jeunes tous justes majeurs, mais c’est aussi la possibilité pour les plus mauvaises équipes de voir un monstre arriver et révolutionner le visage de son équipe. La cuvée 2019 semble en tenir 2.

Le premier est américain, Jack Hugues est le Zion Williamson du hockey. Depuis le lycée ses highlights et la promesse d’un talent générationnel excitent les scouts. Selon beaucoup, c’est le meilleur joueur disponible à la draft depuis Connor McDavid en 2015. Le natif d’Orlando en Floride a fait parti des surprises réservées par Team USA pour palier les absences nombreuses dans le roster américain. La pépite couvée par la fédération depuis 2 ans n’a pas déçue. Aligné au centre de Chris Kreider et Frank Vatrano, il n’a pas déçu notamment en quarts de finale contre les Russes où il réussit deux superbes passes décisives. Plus jeune joueur jamais sélectionné par les Etats-Unis il a su répondre présent et devrait se voir confier très vite les clefs d’une franchise NHL.

Le deuxième, Finlandais de son état à réaliser un tournoi encore plus époustouflant. Kaako a porté son équipe avec ses 6 buts en 10 matchs dont certaines merveilles d’une grande classe. Arrivé avec l’objectif de renverser l’ordre établi à la draft et de peut-être devenir le premier choix, l’ailier a montré tout son talent de buteur et de créateur. Par ailleurs il vient de réaliser un grand chelem inédit dans l’histoire. En un an il est devenu champion du monde U18, U20 et sénior pour un palmarès déjà plus rempli que 99% des joeurs de hockey du monde.

1/ La grande Russie n’y arrive décidément pas

Vous pouvez appeler le meilleur buteur du monde, le meilleur gardien du monde, et une pléthore de stars en NHL et ne finir qu’avec du Bronze sous la dent. C’est la triste aventure de la Russie qui, avec l’effectif le plus talentueux du championnat et dont aucun grand nom ne manquait à l’appel, s’est finalement incliné face à la Finlande dénuée pourtant de toutes ses stars.

En se payant le luxe de pouvoir placer Kucherov (132 pts en NHL cette saison) sur sa troisième ligne et Ilya Kovalchuk sur sa quatrième ligne, la Russie semblait inarrêtable. Pourtant on en vient à se demander si cette profusion de NHLers n’est pas un cadeau empoisonné. En effet les joueurs les plus brillants en NHL ont semblé très fatigués par une saison qui a frôlé les 100 matchs. Ainsi Ovetchkin auteur de 51 buts en 82 matchs cette année n’en a inscrit que 2 durant ces championnats du monde tandis que Malkin s’est contenté d’apporter seulement 3 points durant la campagne.

Une fatigue qui s’est totalement incarnée dans le match contre la Finlande où les virtuoses russes n’ont cesser de buter contre l’effort des finlandais. Cela fait maintenant 5 ans que les lauriers mondiaux échappent à la Mère Patrie.

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