Alvin Kamara, c’est cet archétype du running back de 2019. Coureur aussi agile que versatile, il sait tout faire sur un terrain. Courses extérieures, intérieures, attraper des passes en sortie de backfield ou aligné en receveur. Il a une maîtrise si parfaite d’un arsenal si complet qu’il sert de véritable Joker à l’attaque des Saints de la Nouvelle-Orléans.

L’échec dans le système Saban, le rebond à Tennessee
Le talent n’a pas attendu les années pour Alvin Kamara, et dès le lycée on parlait du natif de Norcross en Géorgie comme d’un joueur amené à devenir spécial. Avec une dernière année en high-school bouclée avec 2250 yards au sol et 7.5 yards par portés pour 31 touchdowns et un titre de champion de l’état. L’avenir du running back semblait tout tracé : devenir le prochain coureur dominant d’Alabama, être membre d’une des plus grandes dynasties du football universitaire avant d’aller chercher la NFL et ses millions de dollars en espérant sortir au premier tour de la draft. C’est pourquoi malgré le fait qu’il était courtisé par tous les plus grands programmes du pays, c’est à Tuscaloosa que Kamara décidera de poser ses valises.
Problème, il arrive sur le campus du Crimson Tide d’Alabama en même temps qu’un certain Derrick Henry (aujourd’hui aux Titans) et rejoint un casting déjà bien fourni à la position de running back avec TJ Yeldon (Bills) et Kenyan Drake (Dolphins). Blessé au ménisque avant même que la saison ne commence, il ne foulera pas les terrains pour sa première année universitaire. Une blessure à laquelle vont s’ajouter des ennuis hors des terrains (3000$ d’amende pour avoir blessé un livreur de pizza en s’amusant avec des amis avec un pistolet à air comprimé sur le campus…) Finalement le rigoureux coach du Crimson Tide Nick Saban fini par en avoir marre et interdit le joueur de participer aux entraînements collectifs et le suspend pour le bowl game d’Alabama. Arrêté pour conduite sans permis de conduire, il perd même sa bourse d’étude. Il est donc temps de changer d’environnement pour Kamara. Il demande son transfert mais là encore Saban et son coureur vont se frictionner. En effet, pour Kamara il ne veut aller nul part sauf dans la SEC, son coach lui est au contraire prêt à l’envoyer n’importe où sauf dans une équipe rivale appartenant à la même conférence.

Après une année en community college (équivalent des DUT) qui était le seul compromis qu’a pu trouver Alvin Kamara avec son université, il retrouve finalement la SEC avec les Volunteers du Tennessee. Là-bas, conscient que cela sera sa dernière opportunité, Kamara se calme en dehors des terrains et s’impose comme un coureur à tout faire de premier plan. Deux années à prêts de 1000 yards passes et réceptions cumulées en obtenant prêt de 7 yards par ballons joués et 23 touchdowns, c’est à se demander pourquoi ses entraîneurs ne lui donnaient pas plus souvent le ballon. C’est là qu’on voit que le joueur a muri depuis son échec à Alabama « Je veux avoir le ballon autant que possible. Que ce soit à la course ou à la réception peu importe la façon dont ils veulent m’utiliser. Mais ce n’est pas qu’à propos de moi, je fais parti d’une équipe et les coachs font ce qu’il y a de mieux pour l’équipe, c’est comme ça que cela devrait être. »
Après deux ans, un Outback Bowl et un Music City Bowl remportés, Alvin Kamara décide finalement de se déclarer pour la draft NFL, mais là encore tout ne va pas se passer comme prévu.
La draft NFL : L’athlète impressionne l’Homme détonne
Arrivé au combine, Alvin Kamara écrase la concurrence. Il domine la classe des running back au saut en longueur (3.31m sans élan) et en hauteur (1m sans élan) et avec un temps sur 40 yards de 4.56 secondes, il fait clairement parti des meilleurs athlètes de la cuvée. Par contre, certains coachs se montrent frileux par rapport au personnage et lui demande s’il est prêt à couper ses dreadlocks ou à enlever l’anneau de son nez pour jouer avec eux. Kamara répond par la négative « J’aurais pu être pris plus haut, mais je n’aurais pas été moi-même et je n’aurais pas pu réussir autant« . Malgré qu’il soit premier parmi les running backs au wonderlic test censé mesuré l’intelligence des joueurs, il descend sur le board de nombreuses franchises.
Par contre Sean Payton et les Saints se montrent très intéressés par sa versatilité et le voient très bien reprendre le rôle qu’occupait un Reggie Bush ou un Darren Sproles dans l’attaque du gourou de la Louisiane. Il le convient même à une séance d’exhibition privée pour le tester. Convaincus, ils le sélectionneront finalement en 67e choix de la draft, au troisième tour. Un véritable steal pour les Saints qui ont fait de lui le 5e running back choisi dans la draft après Leonard Fournette, Christian McCaffrey, Dalvin Cook et Joe Mixon.
Ses débuts en NFL : Le Boom & Zoom affole la ligue

Recruté dans les rangs des Saints, Kamara partage le poste de running back avec le démolisseur Mark Ingram II. À eux deux ils forment le duo de coureurs le plus complémentaire de la ligue. Mark Ingram défonce les défense avec 1124 yards et plantant 12 TD alors qu’Alvin Kamara se signale presque autant à la réception (81 rec pour 826 yards et 5 TD ) qu’à la course (120 portés pour 728 yards et 8 TD) pour porter son total à la somme rondelette de 1554 yards et 13 TD. Suffisant pour remporter un titre de rookie de l’année offensif. l’année suivante reste dans les mêmes standards mais Kamara se montre encore plus scoreur et traverse 18 fois l’en but
Derrière leur Boom & Zoom et un Drew Brees inoxydable, les Saints font figure de prétendants au Superbowl, mais leur espoirs se verront être balayés sur deux coups du sort terribles. D’abord le touchdown de dernière seconde miraculeux de Stephon Diggs face à Minnesota puis cette incroyable erreur d’arbitrage en finale de conférence face aux Rams qui conduira la Nouvelle Orleans à rater une nouvelle fois le Superbowl. La NFL a été forcée de changer ses règles en autorisant dorénavant les coachs à challenger les interférences de passes défensives.
Au milieu de sa troisième saison et malgré le départ de Mark Ingram, Alvin Kamara continue de montrer qu’il est un joueur spécial et est plus que jamais au cœur du jeu des Saints. Pour autant, le joueur est toujours resté le même. Mêmes dreadlocks, même anneaux dans le nez, même protège-dents doré, toujours les mêmes étincelles qui font frémir le Superdome et c’est finalement de ça qu’il se montre le plus fier “Je ne suis pas qu’un joueur de football. Je suis Alvin. Alvin Kamara. Il m’arrive de jouer au football »
Il a gardé dans son cercle ses amis de toujours, ses amis d’Atlanta comme Quavo et Coach K et reste très proche des fans avec qui il rentre à pied des matchs à domicile, en résumé, comme le résume son amie Diamond DeShields « Le joueur est comme une peau d’orange, vive et attrayante mais elle sert juste de surcouche protégeant le fruit à l’intérieur«