Ils formaient le duo le plus dynamique de la ligue à Pittsburgh. À leur apogée, Antonio Brown et Le’Veon Bell cumulent presque 4000 yards et 20 touchdowns à eux deux. S’ils n’ont jamais pu emmener Pittsburgh au Big Game, il s’affrontent cette fois-ci dans des rôles de remplaçants dans le Superbowl LV. Qui du receveur de Tampa Bay ou du coureur de Kansas City est le meilleur ? Retour sur des trajectoires aussi chaotiques que parallèles. 

La Carrière

Drafté en 195e position de la draft 2010 par les Steelers, cela n’a pas empêché Antonio Brown de se faire une place dans les livres d’histoire de Pittsburgh et de la ligue entière.

Avec 11746 yards dont 11207 en jaune et noir. Il est deuxième chez les Steelers dans cette catégorie et toque au Top 30 All Time de la ligue. De plus, ses 1834 yards en une saison en 2015 sont la 4e meilleure performance du genre. À ces records il ajoute 79 touchdowns et  une armoire à trophées bien remplie. 

À 32 ans, AB est un receveur septuple Pro Bowler et quadruple All Pro. Des accolades qui lui ont permis d’intégrer l’équipe de la décénnie 2010 à l’occasion du centenaire de la NFL

Leveon Bell a eu une intégration bien moins compliquée dans la ligue. Drafté par Pittsburgh pour remplacer Rashard Mendehall, il s’installe dès sa saison rookie comme le titulaire indiscutable dans le dos Ben Roethlisberger. Il accomplit ce rôle pour les 5 saisons suivantes en transformant le jeu de course des Steelers. Adeptes du power running, avec une dynastie de coureur puissants incarnés par Franco Harris ou Jerome Bettis, les supporters du Heinz Field vivent une sorte de révolution avec l’arrivée de Le’Veon Bell.

Ses 6453 yards à la course et 40 touchdown à la course, 3259 yards et 8 touchdowns à la réception à 28 ans préfigurent de cette ère où les Alvin Kamara et Christian McCaffrey sont devenus l’idéal du coureur.

Grâce à son profil double menace, il a pu signer le plus gros contrat de l’histoire pour un Running back en 2018 avec 52 millions de dollars sur 4 ans. En 7 saisons, il est 2 fois All pro et quadruple Pro Bowler

Le Coéquipier

Les dérives d’Antonio Brown sont un secret de polichinelle en NFL. D’accidents de cryothérapie chez les Raiders, à des arrestations au volant en état d’ivresse ou sous l’emprise de stupéfiants chez les Steelers en passant par des allégations d’agressions sexuelles, le receveur collectionne les casseroles. Pourtant, dans le vestiaire de Tampa Bay on a que du bien à dire sur lui. Tom Brady déclare ainsi « Antonio et moi nous sommes tout de suite connectés ». « Il a un grand amour pour le jeu. Il est perfectionniste.  Il a fait des progrès incroyables au cours des 12 derniers mois pour passer de là où il était, à là où il est maintenant. »

Le’Veon Bell lui aussi a connu les affres des suspensions. Il est suspendu deux fois trois matchs en 2015 et 2016 pour avoir échoué aux tests anti-drogues. Par ailleurs, il refuse de jouer la saison 2017 à cause d’une dispute salariale avec les Steelers qui refusaient de le signer sur le long terme. Arrivé dans un rôle de mentor dans le Missouri, il a directement pris sous son aile Clyde Edwards Helaire. Et CEH ne se trompe pas au moment de rendre à César ce qui appartient à César. « Le’Veon Bell m’a appris à lire les défenses. Il a une mémoire incroyable. Il peut se souvenir des jeux que l’on joue des semaines après. C’est l’un des plus gros bosseurs avec qui j’ai partagé le vestiaire. » Une amitié qui a commencé dès que Le’Veon Bell a été coupé comme ce dernier l’explique  « Il a rendu ça tellement plus facile de signer ici. Avant de parler aux coachs je voulais l’approbation de CEH pour signer ici. »

La saison

Commençant la saison… Suspendu, Antonio Brown n’a pu jouer que les 8 dernières semaines de la ligue. Ses 42 réceptions et 483 yards ne rendent pas hommage à son rôle dans l’attaque de Bruce Arians. 3e receveur des Buccs, personne n’est une cible aussi fiable que lui à Tampa Bay (72% de catchs). De plus quand il est concentré, il peut même se muer en top receveur comme contre Atlanta en semaine 15. Lors de ce match, il est devenu Retro Brown pour poster pas moins de 11 réceptions pour 133 yards et 2 touchdowns. Embêté par son genoux, sa présence ou non sur le terrain contre les Chiefs a un bon air de Facteur X

Le’Veon Bell lui est passé de l’enfer des Jets au paradis des Chiefs. En effet, le coureur, sans succès avec New York, est invaincu chez Kansas City. Coupé à la mi-saison par les Jets, il a eu l’opportunité d’accepter un plus gros rôle chez les Dolphins. Mais pour Bell « il faut tout jouer pour la gagne ». Chez les Chiefs, il se contente d’un rôle de remplaçant du rookie Clyde Edwards-Helaire. Au total, il compile 466 all-purpose yards, loin des années fastes de Pittsburgh. Mais il permet de varier les appels de jeu en apportant plus de consistance que l’ancien de LSU aux réceptions en sortie de backfield.